Retour sur la séance
– Accélération baissière de New-York en fin de séance. Le S&P a donc reflué après un nouveau test de sa résistance et clôture en baisse de 1,26%. Le Nasdaq Composite sous-performe largement avec une baisse de 2%. Apple a chuté de 5,6% et revient sous les 400$. La nervosité progresse à l’approche du sommet européen de dimanche.
– Hier, pas de surprise du côté des statistiques économiques. Le CPI progresse de 3,9% sur un an, conformément aux attentes. Les mises en chantier ont crû de 15% le mois dernier mais les permis de construire attribués ont baissé de 5%. Le marché attendait surtout le Livre Beige de la FED. Il en ressort une poursuite de la croissance aux Etats-Unis en septembre, mais à un rythme toujours modeste. Les perspectives se dégradent en moyenne dans la plupart des districts. Les détaillants hésitent par exemple à constituer des stocks malgré la saison des fêtes qui se rapproche.
– Hier soir, Angela Merkel et Nicolas Sarkozy se sont entretenus à Francfort. Rien n’a filtré des discussions. Hier, les agences de presse faisaient état de divergences de vues entre la France et l’Allemagne. La France souhaiterait toujours que le FESF obtienne une licence bancaire, afin de rendre le Fonds éligible au refinancement de la BCE. L’Allemagne y serait opposée. La solution la plus avancée dans les négociations serait que le FESF fournisse du collatéral pour garantir les obligations émises par les pays en difficulté, plutôt que d’offrir des garanties directes. Ce collatéral servirait ainsi à garantir les premières pertes en cas de défaut. Par ailleurs, Paris hésiterait à suivre Berlin sur la question d’un haicurt accru de la dette souveraine détenue par les créanciers privés. Il reste 4 jours avant la réunion de dimanche. Il n’est même pas acquis à ce stade que la capacité d’intervention du FESF soit substantiellement accrue.
– J-C Trichet a fait ses adieux hier, avant la rencontre franco-allemande. Unanimement salué par les dirigeants présents lors de son discours d’adieu, il laissera la place dans une dizaine de jours à Mario Draghi.
– Le Financial Times écrit que le plan de recapitalisation des banques ne sera pas suffisant. Le quotidien met toutefois la charrue avant les bœufs, basant sa réflexion sur un chiffre de 100mrds d’euros, qui circule depuis plusieurs jours mais qui n’a rien d’officiel.
– La Commission Européenne a confirmé avoir mené des raids dans les bureaux de plusieurs banques dans le cadre d’une enquête sur un soupçon de collusion sur la fixation des taux Euribor.
– Ebay perd 4% en électronique après la publication de prévisions sous les attentes. American Express a battu les attentes du consensus mais baisse un peu après marché. La société profite toujours de dépenses intensives de la part de ses clients mais le marché craint les chiffres les plus récents, attestant d’une reprise haussière de l’allongement de la durée de remboursement des clients.
– L’Asie baisse. Certaines places reculent fortement, à l’image de Séoul (-2,7%) et d’Hong Kong (-2,6%).
Stratégie
Comme les jours précédents, il faudra suivre l’évolution du 10 ans français, ainsi que le spread avec le 10 ans allemand. L’euro est fragile ce matin. Ces derniers temps, l’évolution de la monnaie unique face au dollar est un bon indicateur du sens que prennent les indices actions européens. Si les bas touchés mardi dernier sur le CAC ou l’Eurostoxx 50 sont enfoncés, le risque serait alors que les indices effectuent une rotation vers le bas du range. La fin de semaine ne sera cependant pas cruciale. Hormis les rumeurs et autres articles citant des « sources officielles », il faudra attendre le verdict du Sommet des Chefs d’Etat européens dimanche, afin de déterminer si le plan proposé a des chances de stopper la crise de la dette dans la zone euro.
Actualités micro
France :
SCHNEIDER : l’inflexion déjà constatée ces derniers mois se confirme. Schneider abaisse sa prévision de marge d’EBITDA pour 2011, à 14%, contre 15% précédemment. Le CA ressort à 5,7mrds d’euros au T3 (5,56mrds att), une croissance de 7,7% en données comparables. La guidance annuelle de CA est confirmée (+6/9%). Le groupe évoque des pressions inflationnistes dans les pays émergents et va enregistrer des charges supplémentaires de restructuration, en raison d’une accélération de la mise en place de celle-ci. Le mix géographique est moins favorable.
PERNOD RICARD : publie une croissance organique de 11% (+6,3% att), soit un CA de 1,99mrd d’euros sur le T1 fiscal du groupe. Pour sa nouvelle année fiscale, Pernod Ricard prévoit une hausse de 6% de résultat récurrent (sur une base comparable). Le groupe vise aussi un recul de son ratio dette nette/EBITDA (objectif de 4). Les ventes du TOP 14 des marques du groupe ont vu leurs volumes progresser fortement, de 6%. La croissance va ralentir dans les pays développés mais elle restera dynamique dans les émergents.
PUBLICIS : annonce un CA de 1,42mrd d’euros au T3, contre 1,4mrd estimé par Bloomberg. Soit une hausse de 7,5% en publié et de 6,4% en organique. La croissance est solide partout, spécialement en Amérique Latine (+13,1%). Publicis estime que ses objectifs dans le numérique et dans les émergents sont en bonne voie de réalisation. Le discours est plutôt optimiste, avec une croissance « saine » attendue pour l’année à venir. Les prévisions annuelles sont confirmées.
STMICRO / ERICSSON : la JV commune aux 2 groupes a publié ses chiffres en même temps que ceux du suédois (cf plus bas). Sur le T3, la perte s’accroit à 211m $, le double de l’année dernière. Le CA recule de 27% à 412m mais la société avait dit s’attendre à un CA ‘flat’ en séquentiel (385m $ au T2). Au T4, la JV ST-Ericsson prévoit une légère hausse (en séquentiel) de son activité.
CARREFOUR : le fonds activiste Knight Vinke a écrit une lettre ouverte dans Le Monde afin de réclamer une modification de la gouvernance. Le fonds souhaite la dissociation des fonctions de PDG, avec le retour d’un directeur général. Knight Vinke demande l’arrivée d’un président « indépendant » et souhaiterait un DG pour l’Europe et un autre pour les pays émergents. Par ailleurs, le fonds voudrait un ralentissement du projet de conversion des magasins en Carrefour Planet.
GEMALTO : a publié un CA de 490m d’euros au T3, stable en données publiées mais en hausse de 5% sur une base constante. Pas de consensus sur Bloomberg. Parmi les différentes branches du groupe, une déception est constatée dans la division Téléphonie Mobile, qui voit son CA reculer de 3% à 234m d’euros alors que le groupe visait un retour à la croissance au S2. Par contre, le groupe confirme que le résultat de la division sera en hausse sur le S2. Les objectifs 2011 sont confirmés, tout comme le plan de développement 2010-2013.
REMY COINTREAU : publie un CA de 475m d’euros sur son S1 fiscal, soit une croissance organique de 18,1%. Les marques du groupe progressent de 20,6%, contre 9,1% pour celles des partenaires. Bonne performance des cognacs. Le groupe a observé une progression « remarquable » en Asie et la confirmation du rebond des ventes aux USA et en Europe de l’Ouest. Dans le communiqué, le groupe est peu disert et se contente de manifester sa confiance dans sa capacité à améliorer ses résultats.
RENAULT : l’alliance Renault-Nissan a signé un accord avec ENI pour une collaboration dans la mobilité électrique en Italie. Des études conjointes sur les stations-services et les systèmes de recharge ou encore le développement d’offres commerciales font parties du projet.
Europe :
UBS : selon le WSJ, le groupe va bien présenter un projet de réduction drastique de la voilure dans la banque d’investissement. Le projet serait présenté le 17 novembre prochain.
NESTLÉ : publie une croissance organique de 7,3% sur 9 mois (60,9mrds CHF de CA), 10bp au-dessus du consensus Bloomberg. A l’inverse, la croissance interne réelle est de 4,1%, 10bp sous les attentes. Le groupe prévoit de battre son objectif d’une croissance annuelle organique de 5-6% et devrait ainsi afficher une progression légèrement supérieure à 6%. La croissance reste robuste dans les pays développés et atteint 2 chiffres dans les émergents.
ERICSSON : le suédois publie un RN de 3,82mrds SEK au T3, contre 3,66mrds attendu par le consensus Bloomberg. Le ROP est au-dessus des attentes également, à 5,66mrds (5,37mrds att). La marge brute décline à 35% contre 39% il y a un an et 36,9% attendu. Au final, le CA a crû de 17% sur le trimestre, à 55,5mrds, contre 52,6mrds estimé. Le groupe profite toujours de la forte demande des opérateurs pour des équipements en réseaux mobiles. En outre, la société a profité d’une reprise de son segment services. Ericsson confirme son intention de prendre des parts de marché cette année mais dit ne pas pouvoir exclure davantage de prudence des clients à court terme.
AKZO NOBEL : le chimiste hollandais, spécialisé dans les peintures, publie un EBITDA de 507m d’euros au T3, en baisse de 12% et un peu en-dessous du consensus Bloomberg qui attendait 514m. Le résultat net baisse de 32% à 148m d’euros (183m att). Grâce aux hausses de prix, le CA progresse de 5% à 4,05mrds (4,02mrds att). Même si le groupe confirme son plan de moyen-terme (+500m d’euros d’EBITDA d’ici 2014), le discours est mesuré. Akzo Nobel ne s’attend pas à une amélioration de son environnement, la situation s’étant même détériorée au T3. Dans le communiqué, la guidance 2011 n’est pas confirmée.
ACTELION : publie un CA de 402m CHF au T3, contre 416m attendu par le consensus. L’EBIT (non-GAAP) est en ligne, à 124m sur le trimestre. Les ventes du Tracleer ressortent dans le bas de la fourchette, à 356m. Si le suisse confirme ses prévisions 2011, le discours mentionne des facteurs de risque : concurrence accrue aux US et pression sur les prix. Le groupe réfléchit par ailleurs aux solutions qui s’offrent à lui pour compenser les effets change négatifs. En devise locale, les ventes de produits seront en recul en 2012.
OUTOKUMPU : le finlandais prévoit 1300 suppressions de postes afin de réduire les coûts de 100m d’euros d’ici fin 2012. Une réorganisation est annoncée : centralisation et consolidation de la distribution en Europe, outsourcing de certaines fonctions support, etc. Toutes ces mesures vont affecter le ROP dans les prochains trimestres, dixit la société, qui est toujours affectée par un environnement difficile dans l’acier inoxydable.
MOBISTAR : CA T3 405m d’euros (419m att), EBIDTA 130m (132m att) et RN 52,3m (56,5m att). Prévisions annuelles maintenues.
Changements de recommandation
A la hausse:
Renault Raised to Overweight at HSBC
Invensys Raised to Buy vs Neutral at Goldman
A la baisse:
GDF Suez Cut to Neutral vs Buy at UBS
Suez Environnement Cut to Neutral From Buy at Goldman
Nexans Cut to Sell vs Neutral at Goldman
Groupe Eurotunnel Cut to Neutral From Buy at Natixis
Prysmian Cut to Neutral vs Buy at Goldman
Verbund Cut to Hold From Buy at Jefferies
Clariant Cut to Sell From Hold at SocGen