Personnel

Viste Auvers sur Oise

Very good trip : 8 choses à faire à Auvers-sur-Oise

Une journée sur les pas de Van Gogh et des plus grands impressionnistes.

jeudi 28 mars 2019

« Gravement beau. » Voici comment le grand Vincent van Gogh décrivait à son frère Théo la belle ville d’Auvers-sur-Oise. Comment lui donner tort ? Cette petite commune est un hameau de verdure paisible et charmant, planqué à une petite trentaine de kilomètres de Paname. « Pleine campagne caractéristique et pittoresque » (toujours selon les dires du peintre néerlandais), Auvers a d’ailleurs su séduire de nombreux artistes, principalement impressionnistes. Van Gogh donc, mais aussi Charles-François Daubigny, Paul Cézanne ou Camille Pissarro sont venus y puiser l’inspiration. Mais malgré sa proximité avec la capitale, Auvers-sur-Oise demeure tristement méconnue. Qui songe à y passer un week-end au lieu d’aller prendre l’air à l’autre bout de la France ? Peu de gens, et c’est bien dommage. Car, en plus d’économiser un billet de TGV, on s’apercevrait alors que les plus agréables balades ne sont finalement pas si éloignées.

1. S’imprégner du contexte impressionniste au château d’Auvers

De bonnes chaussures aux pieds (Auvers est une ville tout en pentes et en côtes), vous avez débarqué à 10h19 à la gare d’Auvers-sur-Oise. Pour commencer votre périple par une remise à niveau historique, faites un saut dans le passé au château d’Auvers. Pour le trouver, pas besoin de plan, il suffit de suivre les clous estampillés « Vincent » plantés dans le sol…

Situé à seulement dix minutes de marche de la gare, ce monument historique de style Louis XIII abrite un parcours scénographique plongeant les visiteurs dans l’ambiance typique du XIXe siècle, au temps des impressionnistes. Revivre un spectacle de french cancan au café-concert, grâce à une Goulue en hologramme ; voyager en troisième classe dans un train menant de la gare Saint-Lazare à la campagne ; découvrir les ateliers flottants dans un décor champêtre… Avant de partir sur les traces de van Gogh et ses pairs, mieux vaut se replacer dans le contexte de leur époque, riche et passionnante. D’autant que cette exploration immersive vit sa dernière année telle qu’existant actuellement et sera bientôt repensée.
Enfin, ne quittez pas les lieux sans avoir pris une bonne bouffée de vert dans les magnifiques jardins à la française qui bordent le château d’Auvers.

12€/adulte

2. Voir la mythique église d’Auvers…

Il est tout bonnement impensable de passer par Auvers-sur-Oise sans admirer la célèbre église Notre-Dame-de-l’Assomption, immortalisée par Vincent van Gogh l’année de sa mort. Ce tableau – exposé au musée d’Orsay et considéré comme l’un des plus emblématiques de l’œuvre du peintre avec ‘Les Tournesols’ – est mis en regard avec l’édifice qui l’a inspiré. Permettant ainsi aux curieux de comparer le modèle original, sobre et imposant, avec la vision de l’artiste, onirique voire mélancolique.
D’ailleurs, à Auvers, tous les endroits que Vincent van Gogh a peints se révèlent accompagnés de leur reproduction graphique. A l’image de l’Hôtel de Ville, de la Maison-Atelier de Daubigny ou du fameux champ de blé.

3. … Et saluer van Gogh

Un champ de blé aussi beau que funeste puisque c’est ici que van Gogh se serait tiré un coup de pistolet dans la poitrine, le 27 juillet 1890. Aujourd’hui, le peintre repose dans le cimetière avoisinant, à côté de son frère bien-aimé. Deux tombes, couvertes de lierre et symboliquement fleuries de tournesols, sur lesquelles chacun peut venir se recueillir.

4. Prendre l’apéro au musée de l’Absinthe

Après avoir rendu hommage à l’artiste, partez à la rencontre de celle qui fut à l’origine de son suicide : l’absinthe. Dans le seul musée au monde dédié à cette boisson spiritueuse, dérivée du pastis, on découvre la folie à laquelle peut mener celle que l’on surnomme « la fée verte ». Si le premier étage est consacré à l’aspect récréatif et légendaire de l’absinthe, au travers de publicités et de réclames originales datant d’avant 1915, le second palier démontre les ravages liés à sa consommation. Des allégories réalistes de M.G. Darré, montrant la déchéance due à l’alcoolisme, aux compressions de cuillères à absinthe de César, on en apprend un peu plus sur cet élixir aussi inspirant que pernicieux. Mais sans toutefois le connaître par cœur : l’absinthe a cette particularité singulière de savoir, malgré tout, garder une part de mystère. Ce qui n’empêche pas d’assister avec fascination au rituel de son service ni de la déguster avec modération.

5. Manger à l’auberge Ravoux

Autrement appelé « maison de van Gogh », l’auberge Ravoux constitue un passage obligé. Pour cause : c’est sous ses combles que Vincent van Gogh a rendu son dernier souffle, dans une « chambre du suicidé » mesurant 7 m2 et qui n’a plus jamais été relouée depuis. Ainsi a-t-elle pu conserver sa décoration d’origine et son mobilier d’antan. Comme toute l’auberge Ravoux d’ailleurs, ce qui en fait un lieu de mémoire poignant. Bloquée dans le passé, l’auberge n’en est cependant pas moins animée puisque l’on peut venir s’y restaurer d’une cuisine authentique ou goûter une véritable mousse au chocolat, pure gourmandise et spécialité de la maison.

6. Faire une cure artistique à la maison du docteur Gachet

Avec son frère Théo et son ami Paul Gauguin, le docteur Gachet est sans conteste l’un des personnages les plus proches et les plus décisifs dans la carrière de van Gogh. Spécialiste en psychiatrie et pionnier du traitement par homéopathie, Paul-Ferdinand Gachet était également collectionneur d’art et dessinateur de gravures. Il prêta d’ailleurs sa presse à van Gogh qui y exécuta sa première et unique eau forte – un portrait du docteur.

Dans la maison du docteur Gachet, se trouvent donc accrochées des œuvres rares de van Gogh, bien sûr, mais aussi de Cézanne ou Pissarro. De même que les paysages, vanités et autres portraits réalisés par le médecin – reconnaissables au canard qu’il dissimulait dans ses dessins – exceptionnellement montrés au public cette saison. Preuve qu’Auvers s’avère aux petits soins avec ses visiteurs.

7. S’emmêler les pinceaux au musée et à l’atelier de Daubigny

Van Gogh par-ci, van Gogh par-là… Non, il n’y a pas que le peintre dans la vie d’Auvers. De nombreux artistes ont, au cours du XIXe, marqué cette petite ville. Et notamment Charles-François Daubigny. Aussi chaleureux que van Gogh était renfermé, le peintre fera lui aussi l’objet d’un parcours artistique auversois en 2017 (mais chut, c’est un secret…).
Pour prendre un an d’avance, n’hésitez donc pas à admirer l’essentiel de son œuvre dans son ancienne maison/atelier, mais également dans le musée qui porte son nom. Etabli rue Daubigny (artère qui mesure 7 km de long alors attention à ne pas vous tromper de sens !), celui-ci présente actuellement une exposition temporaire sur le thème des portraits – genre cher au cœur de van Gogh. Des peintures signées Chaissac ou Chirico, des caricatures de Daumier aux dessins satiriques de Tim, des photographies prises par Bayard ou encore Lartigue : le musée Daubigny démontre qu’il n’y a pas que dans les grandes institutions parisiennes que l’on peut voir des œuvres de renom.

8. Veiller à ce que la galerie d’Art contemporain assure la relève

Qu’en est-il de l’art à Auvers aujourd’hui ? Pour le savoir, rendez-vous au 5 rue Montcel, à deux pas de la gare. Ici, au sein de la galerie d’Art contemporain, les artistes plasticiens auversois perpétuent l’héritage culturel de leurs prédécesseurs. Des peintures délicieusement naïves de Bernard Vercruyce à l’art abstrait de Bourov Oleg en passant par les esquisses cyniques de Jean-François Batellier, un collectif d’une trentaine de virtuoses continue à faire vivre l’art à Auvers, avec talent, audace et passion.