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Fuite de la monnaie : l’Or est un moindre mal, le Petrole serait le pire.

Pétrole : matière 1ère cyclique ou « monnaie » refuge, une des clefs pour éviter la récession ?
L’austérité imposée à l’ensemble des pays européens du fait de la tension sur les taux LT de nombreux pays, devrait conduire à une quasi-récession dans les mois à venir. La situation aux US semble un peu meilleure, notamment si B. Obama impose son plan de relance de 470Md$ sans trop de coupes budgétaires. Néanmoins, la croissance structurelle sur ces 2 continents est à l’arrêt et les leviers peu nombreux. Les émergents (Chine, Brésil, Afrique du Sud, Russie et Inde) se proposent même de réfléchir à une aide pour soutenir une Europe au bord de l’implosion.Mais devant cette situation qui mêle à la fois ralentissement macro et craintes systémiques, une des clefs pour soutenir la croissance manque encore à l’appel. Si la croissance est si faible aux US et dans une moindre mesure en Europe, c’est que le pouvoir d’achat est au point mort. La meilleure illustration se trouve aux US, avec un salaire réel négatif (-1.6% !) depuis mars 2011 et un plus haut sur le baril. Alors que les augmentations de salaires sont restées équivalentes, la très forte hausse de l’inflation depuis 1 an (+2pts) a absorbé les rares marges de manœuvre d’un consommateur surendetté.

Les pays producteurs de pétrole devront donc participer au retournement de l’économie sous peine d’asphyxier un peu plus leurs principaux clients. Le 1er mouvement de baisse avec 115$ à 88$ pour le WTI et 122$ à 109$ pour le Brent est largement insuffisant. Rappelons qu’au pire de la récession de 2008, les cours s’étaient effondrés à 34$ et qu’ils sont restés en dessous de 60$ pendant 6 mois pour accompagner la sortie de récession.

La pire des situations serait que le baril soit considéré comme « une monnaie » refuge à l’image de l’or face à une politique monétaire hyper-expansionniste de la Fed et des craintes sur l’implosion de l’Euro. Il est donc nécessaire que les principaux pays producteurs envoient un message clair pour accompagner la baisse du baril. Un niveau de 70$/75$ pour le WTI et 80$/85$ pour le Brent semble plus adéquat dans la situation actuelle.

H & Associé